Alors que la Réunion vient tout juste d'y réussir son entrée après huit longues années d'attente et d'efforts des pouvoirs publics et de la population, c'est au tour de Mayotte de candidater pour être inscrite au Patrimoine mondial de l'Humanité.
Les atouts de Mayotte pour son inscription dans la liste des sites préservés sont indéniables. Mais il y a de nombreuses exigences :
mise en place d'une véritable politique d'assainissement
développement de la recherche et du suivi du lagon
priorité donnée à l'éducation à l'environnement
Un gros travail à Mayotte…
En plus du prestige qu'il confèrerait, ce classement permettrait de mieux préserver le patrimoine naturel mahorais et favoriserait le développement d'une économie touristique respectueuse de ce patrimoine exceptionnel.
Sur les 10 critères de sélection, un seul suffit pour pouvoir être candidat et Mayotte en remplit déjà 3 : les critères esthétique (VII), de représentativité de processus écologiques et biologiques (IX) et d'habitats naturels menacés (X). Avec un des lagons les plus grands du monde doté d'une double barrière, un littoral encore très peu bétonné, la confluence des courants marins de Madagascar, de la côte est-africaine et de la mer Rouge favorisant la biodiversité, des habitats remarquables comme les coraux, la mangrove, les herbiers et les plages de ponte, et la présence d'espèces menacées comme la baleine à bosse, le dugong ou les tortues marines, Mayotte a toutes les chances d'être un jour inscrite sur la liste indicative des sites sélectionnés par la France.
Les pratiques traditionnelles mahoraises comme la pêche au djarifa, la navigation en pirogue, ou encore les zyaras, lieux sacrés habités par des esprits, illustrent bien le rapport de la société avec son environnement.